C’est un charmant corps de ferme comme il y en tant en Berry, caché au bout d’un chemin, avec sa longère, sa vieille grange à auvent, et même une belle pièce d’eau, de près de 1000m², drainant les eaux des prés voisins. Cependant, tout ceci est dilué dans beaucoup d’espace, et même trop. C’est après la démolition de l’étable perpendiculaire à la maison d’habitation que l’entrée du corps de ferme, autrefois lisible et architecturée, est devenue lâche, offrant un accueil mal défini. La mare, véritable bijou dissimulant sa véritable beauté car en partie engoncée dans une demi-friche, nous cache sa capacité à converser avec le ciel. Enfin, bien qu’un corps de ferme soit un espace singulier, jumelant à la fois les usages de l’intime, du foyer, mais également du travail, leur hiérarchisation semble mal définie, voir conflictuelle.

Le projet de paysage s’impose.

Lever la tête, s’appuyer sur les lignes de force du terrain, la topographie, l’écoulement des eaux, les traces d’anciens bâtiments ; commencer à redéfinir l’usage de chaque espace, sa vocation future. Enfin, retracer les circulations, déplacer quelques barbelés pour ouvrir de nouvelles voies praticables par les tracteurs et le bétail, en clore d’autre, ralentir le rythme à mesure que l’on s’approche de la maison d’habitation… Et puis défricher la mare, consolider ses berges, couper quelques arbres mal placés, en replanter d’autre, créer une promenade sur son pourtour. Planter dans les angles morts, dégager les ouvertures… En somme, consolider la structure paysagère de l’ensemble du corps de ferme pour le rendre, déjà plus accueillant, mais également plus agréable à vivre au quotidien.